Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoires de chiens
22 mai 2013

Les chiens d'Istanbul !

Chateaubriand, Lamartine, Gérard de Nerval, Pierre Loti, comme d’autres voyageurs au XIXe siècle, ont décrit les nombreuses bandes de chiens des rues d’Istanbul quand elle s’appelait encore Constantinople. Ils soulignaient l'affection des Turcs pour ces animaux regroupés en quartiers, en clans avec un chef de meute. Chaque quartier avait ses chiens, non tolérés dans les maisons mais vivant dans les rues en bonne harmonie avec les habitants, faisant souvent office d'éboueurs ou d’alerte pour les incendies.

Les liens n'étaient pas seulement utilitaires mais aussi affectifs. Des fondations prenaient soin des animaux et leur distribuaient de la nourriture.

Chien protégé par son tag

Mais ces chiens représentaient aussi une nuisance : la nuit, la ville appartenait aux chiens, les aboiements et les bagarres troublaient le sommeil des habitants.

Dans le courant du XIX me siècle, deux tentatives d’élimination des chiens par déportation dans des îles désertes en mer de Marmara eurent eu lieu sous le règne de Mahmut II et sous le règne du sultan Abdulaziz. Cette deuxième déportation est interrompue par un incendie qui ravage la capitale. Les Stambouliotes (habitants d’Istanbul) pensent que c’est une punition de Dieu et que la catastrophe aurait été moins dramatique si les chiens les avaient prévenus par leurs aboiements : les chiens déportés sont ramenés en ville.

Le sultan Abdulhamit II laisse les chiens vivre en paix. Il est à l’origine de la fondation de l’Institut contre la rage à Istanbul.

L’éviction des chiens d’Istanbul aura lieu en 1910 sous le règne du sultan Mehmet V : 30 000 chiens sont alors enlevés puis déportés sur l'île d'Oxia. Un grave tremblement de terre suivit immédiatement ces événements et il fut considéré comme "une punition de Dieu pour l'abandon des chiens". Les chiens errants furent de nouveau tolérés.

Aujourd'hui, les rues d'Istanbul comptent toujours quelques canidés, mais bien peu au regard du passé.

Un parc bien agréable !

En fait, l’opinion publique a provoqué l’émergence de la notion de protection animale à Istanbul où une Société Protectrice des Animaux a été mise en place. Les chiens (et les chats) des rues ont été pris en charge par la collectivité publique et des acteurs privés (associations, refuges).

Des textes juridiques aux niveaux international et national les protègent dans tout le pays.

Dans la pratique, une politique récente de stérilisation assurée par des hôpitaux de mairies pour animaux démontre la prise en compte de la gestion des animaux.

J’en ai rencontré quelques uns à Istanbul : ils portent un tag à l’oreille qui indique qu’ils sont vaccinés et stérilisés. Ce sont des chiens calmes, très gentils que l’on a envie de caresser. Ils s’attachent à une maison, celle où une personne compatissante et aimante leur apporte leur subsistance quotidienne. Mais ils sont libres !

Celui-là est du bon côté !

BIBLIOGRAPHIE

-      Les chiens d’Istambul de Catherine Pinguet – Editions Bleu Autour

-      Dictionnaire des chiens illustres d’André Demontoy – Honoré Champion éditeur

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité